L’évolution : une théorie invalidée par les faits – version longue

12 avril 2012 Non Par Bible & Science Diffusion

Par Gérald Pech, Louis Boné [i], Marc Polo [ii] et Philippe David

1 Introduction

Dans le livre De la Genèse au génome iii édité sous la direction de Lydia Jaeger et paru récemment (février 2011) aux Editions de l’Institut Biblique, Excelsis et GBU, deux chapitres ont été consacrés aux preuves scientifiques en faveur de la théorie de l’évolution. Ces chapitres sont : « Les preuves et les questions ouvertes de la théorie de l’évolution » (pages 55 à 67) du généticien évangélique Pascal Touzet, et « Les fossiles et l’évolution » du paléontologue Marc Godinot, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, catholique (pages 69 à 83). Par cet ouvrage collectif, les auteurs ont clairement exprimé leur adhésion sans faille à la théorie de l’évolution, à sa logique darwinienne, s’alignant de fait sur l’appréciation de Richard B. Goldschmidt qui avait déclaré que « l’évolution du monde animal et végétal est considérée par tous ceux qui sont capables de jugement comme un fait qui n’a besoin d’aucune preuve supplémentaire. » (American Scientist 1952, 40:84).iv

Ce présent article a pour objet l’examen de la validité de ce qui a été avancé par deux scientifiques chrétiens comme étant des preuves, acceptées de façon consensuelle par la communauté scientifique internationale, de la théorie synthétique moderne de l’évolution, encore appelée le néodarwinisme. Il ne prétend aucunement fournir une réfutation exhaustive et systématique de l’évolution, mais se contente de s’arrêter sur les arguments mentionnés dans De la genèse au génome.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de bien définir les termes utilisés afin d’éviter toute ambiguïté. Comme Henri Blocher, nous n’entendons pas ici traiter la question de l’origine de la vie, ou encore d’abiogenèse. Le terme d’évolution sera utilisé tout au long de cet article dans le sens de transformisme interspécifique à travers la descendance d’un ancêtre commun par modifications des espèces, phénomène appelé dans la littérature « macro-évolution ». Les variabilités intraspécifiques, souvent appelées, mais à tort, « micro-évolution », ne rentreront donc pas dans le cadre de la définition. Il convient, à ce stade, de remarquer que Touzet ne prend même pas la peine de faire cette distinction et confond donc les deux processus dès le départ, comme si une preuve de l’évolution à petite échelle établissait la preuve de l’évolution générale, comme si les deux processus étaient interchangeables. De même, Godinot oppose la macro-évolution, « évolution à grande échelle », à la micro-évolution « qui fait passer d’espèce en espèce ». Mais le professeur Pierre Rabischong, ancien doyen de la Faculté de Médecine de Montpellier, récuse même le terme de micro-évolution « qui ne correspond pas à une réalité biologique et qui plonge immédiatement l’utilisateur dans la logique darwinienne. »v Ce terme est d’autant plus à rejeter que le paléoanthropologue français Pascal Picq l’utilise pour caractériser la différence entre « le nombre relatif de tous les gènes portés par les individus et issu du succès reproductif différentiel des individus » d’une population par rapport à la génération précédente. « Ces changements de génération en génération donnent la micro-évolution. »vi Ainsi définie, cette micro-évolution n’est autre que l’évolution générale pure et simple. Pour les évolutionnistes français, il s’agit bien là d’évolution, tandis que pour les Anglo-saxons le terme signifie adaptation sans spéciation.

2 Le témoignage du registre fossile

Après un rapide rappel historique bien utile dans lequel il relève qu’ « au milieu du XIXe siècle, bon nombre de savants admettaient des évolutions limitées », mais que « si un transformisme limité était acceptable, le passage au transformisme généralisé paraissait toujours très difficile à effectuer » (propos auxquels nous ne pouvons que souscrire), Godinot trace alors un panorama large et bien lissé de toute l’histoire du vivant qui est censée montrer que « les fossiles prouvent la macro-évolution ». C’est la validité de cette preuve que nous nous proposons d’examiner maintenant en détail en commençant par les fossiles.

2.1 Méthodologie de reconstitution des organismes et de leur histoire

Un fossile est représenté normalement par son squelette ou une partie de celui-ci. Il est certain qu’à sa mort un organisme perd la plus grande partie de l’information qu’il renfermait dans ses parties molles. Dès lors le paléontologiste travaille à la manière d’un détective pour essayer de comprendre et reconstituer le reste de cet organisme (99 %). Comment procède-t-il ?

C’est là qu’il apparaît que la paléontologie relève de la science historique et non de la science exacte. N’ayant pas été témoin des événements passés qu’il cherche à retrouver, décrire, reconstruire à partir d’infimes indices présentsvii, le paléontologiste va être guidé par des hypothèses de travail, qu’il doit accepter, sans pouvoir les prouver : il s’agit donc d’une démarche de foi. Le plus souvent il va donc se tromper, car qui pourrait être certain de conclusions issues d’extrapolations dans un lointain passé caractérisé par un nombre gigantesque de paramètres ? Le meilleur exemple est celui du cœlacanthe : en 1935, la découverte d’un cœlacanthe vivant a montré que rien de ce que l’on avait imaginé à partir de son squelette, sur ses parties molles, ne correspondait à la réalité ; cela faisait tomber l’hypothèse qu’avec les rhipistidiens (cousins des cœlacanthes) l’on tenait le « chaînon manquant » entre les poissons et les vertébrés, et par conséquent une preuve tangible de la théorie de l’évolution.viii

Voilà comment deux scientifiques français, Charles Devillers et Jean Chaline, expliquent la procédure courante : « Si bien que lors de la reconstitution des lignées, on reliait les deux espèces par une ligne droite, en pointillés chez les auteurs les plus prudents (ou les plus honnêtes ?), pour suggérer l’aspect hypothétique de la reconstruction, mais le plus souvent en trait plein lorsqu’on était convaincu de l’aspect graduel de l’évolution. »ix Par cette affirmation, la circularité de l’argument basé sur les fossiles censés prouver l’évolution est rendue patente. Et ils continuent : « La même démarche était employée pour établir la classification qui, comme le mentionnait G. G. Simpson, était plus une affaire d’art personnel, que de rigueur méthodologique. »x

Epistémologiquement, une telle démarche constitue une véritable entorse à la démarche et au raisonnement scientifiques. Car la science n’est pas affaire « d’art personnel », elle doit être objective, s’appuyer sur la méthode expérimentale et suivre une logique rigoureuse et implacable.

2.2 Les fossiles sont la seule preuve directe de l’évolution.

Comme Darwin l’avait reconnu en son temps, la doctrine de l’évolution tient ou tombe avec les fossiles. Selon cette théorie, si elle est vraie, une quantité colossale de fossiles de créatures intermédiaires doit être enfermée dans les strates géologiques. Ils sont l’unique preuve possible de l’existence, à un moment donné du passé, de la transgression du passage entre espèces différentes. Or cette preuve unique était absente à l’époque de Darwin. Darwin reconnaissait cette absence de formes intermédiaires, mais il l’attribuait au faible nombre de fossiles découverts et à l’extrême rareté de leur formation.

« La géologie ne révèle assurément pas une série organique bien graduée, et c’est en cela, peut-être, que consiste l’objection la plus sérieuse qu’on puisse faire à la théorie. Je crois que l’explication se trouve dans l’extrême insuffisance des documents géologiques. » (L’origine des espècesxi, p. 344).

Darwin pensait, espérait que les recherches paléontologiques confirmeraient sa théorie, mais de son vivant, il se cramponnait à cette hypothèse devenue sa vision du monde. Mais aujourd’hui les muséums du monde entier contiennent plus de deux cents millions de fossiles de sorte qu’il est impossible d’avancer que le registre fossile est incomplet. Comme Carl Werner l’écrit en citant de nombreux paléontologues réputés, « les archives fossiles sont complètes, équilibrées, précises et impressionnantes. »xii Que nous enseignent donc aujourd’hui les fossiles après 150 de recherches et de fouilles intenses ? Il est possible d’affirmer que les fossiles témoignent d’une histoire de la Terre marquée par des catastrophes de grande ampleur, la discontinuité, la complexité et la stabilité des espèces.

2.3 Un passé ponctué de catastrophes

Pour la plupart de nos contemporains, le mot « fossile » veut dire « des processus lents et graduels s’étalant sur des millions d’années ». Mais quelle est la réponse des roches ?

Il se trouve littéralement des milliards de fossiles de poissons (95 % des fossiles sont les restes d’organismes marins) disséminés dans les roches partout dans le monde (y compris aux sommets des montagnes) et si bien préservés qu’on peut voir des détails fins tels que les écailles et les structures des nageoires. On a, par exemple, trouvé récemment, à plusieurs reprises, des os fossiles de dinosaures (Tyrannosaurus rex et Brachylophosaurus canadensis) dans lesquels se trouvaient encore des tissus mous bien préservés : vaisseaux sanguins qui possédaient encore leur élasticité, microstructures cellulaires clairement observables telles que des noyaux. En fait, on ne cesse pas d’en trouver. Plus récemment encore, une salamandre fossilisée a été découverte dont les tissus mous montrent la plus haute qualité de préservation.xiii

Il est impossible que la conservation de ces détails soit due à un processus graduel et lent, car un cadavre à la surface du sol ou au fond de l’eau se décompose rapidement et ne se fossilise pas. Il faut au contraire un événement catastrophique comme une inondation brusque qui enfouit l’animal et des conditions favorables de température, de pression, de composition chimique du milieu. L’apport en fossiles des inondations ordinaires doit être extrêmement faible. En revanche, il a dû être massif lors d’un déluge aux proportions gigantesques et cataclysmiques.

2.4 La discontinuité du registre fossile

Pratiquement toutes les nouvelles espèces fossiles découvertes depuis les années 1860 représentant des milliers d’espèces différentes montrent soit des formes voisines ou identiques aux espèces connues, soit des types, des groupes uniques de parenté inconnue. L’absence de nombreuses formes intermédiaires exigées par la théorie de l’évolution est ici remarquable. Dès le début de leur apparition dans les archives fossiles, les onze grands types d’invertébrés sont complètement distincts les uns des autres. Et cela est valable pour tous les fossiles, des invertébrés aux vertébrés, des poissons aux amphibiens, des amphibiens aux reptiles, des reptiles aux oiseaux, des oiseaux aux mammifères, des mammifères aux primates et des primates à l’homme, ainsi que pour toute la faunexiv, xv. Depuis 150 ans on n’a trouvé aucune forme de transition ! Pas de chaînon manquant ! En somme, les fossiles démontrent les fossés énormes qui existent entre toutes les espèces, passées et présentes. Ces faits bruts justifient un verdict sans appel de la part des scientifiques évolutionnistes les plus renommés :

  • George Neville : « … le registre fossile continue toujours d’être composé principalement par des fossés. »xvi

  • Stephen Jay Gould : « … L’archive fossile avec ses transitions abruptes ne soutient en rien un changement graduel… Tous les paléontologistes savent que l’archive fossile contient précieusement (précisément?) peu de formes transitoires ; les transitions entre les groupes majeurs sont caractéristiquement abruptes. »xvii

  • Steven M. Stanley : « … le registre fossile connu ne documente pas un seul exemple d’évolution phylogénique accomplissant une transition morphologique majeure et donc n’offre aucune preuve que le modèle gradualiste puisse être valable. »xviii

Autrement dit, les fossiles ne témoignent en rien d’une histoire transformiste graduelle mais bien plutôt d’apparitions soudaines de créatures entièrement formées et fonctionnelles, soit de créations spéciales.

2.5 La complexité

Les organismes aujourd’hui sont rangés dans des séquences allant du plus « simple » au plus « complexe », mais si nous regardons à chaque plan de base séparément nous nous apercevons que les types « primaires » ne sont pas simples. Ils sont au contraire extrêmement complexes. Dès la base de la colonne géologique, se trouvent beaucoup d’exemples d’organismes complexes défiant toute imagination : par exemple, l’œil incroyablement complexe des trilobites, ou les insectes préservés dans l’ambre, âgés, selon la chronologie en vigueur, de plusieurs centaines de millions d’années, identiques aux insectes d’aujourd’hui.

2.6 La stabilité

Un « fossile vivant » est un animal ou une plante vivant aujourd’hui, mais en même temps présent dans le registre fossile. Ce sont des organismes que les scientifiques croyaient éteints et que l’on a retrouvé vivants pendant les quatre-vingts ou quatre-vingt-dix dernières années. Il existe des centaines de fossiles vivants. Les plus connus sont le Cœlacanthe (qui était censé être un fossile caractéristique d’une époque, ainsi qu’une forme transitoire), le Dipneuste, le Trilobite, le Limule, l’Huître, le Nautile, le Péripate, la Myxine, la Lamproie, le Grand Requin Blanc, l’Esturgeon, les Millepattes, le Poisson d’argent, le Cafard, la Libellule, l’Hattéria, la Salamandre et presque tous les autres reptiles. Parmi les oiseaux, on peut citer le Huard (plongeon arctique) et le Grèbe, le RougeBec tropical et la Frégate, le Coucou et la Mouette. Les mammifères ont un âge aussi ancien que 210 millions d’années comme la musaraigne. Viennent ensuite l’opossum et le tatou à neuf bandes, le castor, la chauve-souris frugivore, le lamantin. Les plantes sont aussi souvent préservées en état fossile : les lycopodes, la prêle, la fougère, le Ginkgo, les Aurocarias, le Séquoia Géant

Les « fossiles vivants » sont un témoin fidèle de la stabilité des espèces dans le temps puisque les organismes sont restés identiques à eux-mêmes, ce qui contredit l’histoire évolutive supposée remplie de stades temporaires et intermédiaires reliant l’amibe à l’homme.

2.7 Examen des prétendues séries évolutives

Face à ces faits vérifiables et vérifiés qui rendent un témoignage éloquent à la stabilité et à la discontinuité des espèces, comment expliquer les affirmations enthousiastes formulées encore en 2011 selon lesquelles les fossiles prouvent l’évolution ? Voici ce qu’affirme Touzet :

« On retrouve aussi des formes intermédiaires ou transitoires qui témoi­gnent de l’évolution des mammifères, du passage d’une lignée de dinosaures vers celle des oiseaux, ou encore du retour à la vie aquatique des mammifères marins comme la baleine. Enfin, la collection des fossiles de la lignée des hominidés (qui conduit à l’homme moderne) témoigne d’une évolution vers la bipédie, et d’une évolution de la forme du crâne, de la mâchoire, de la taille du cerveau depuis l’ancêtre commun des différents primates actuels, dont le chimpanzé, notre plus proche cousin. »

Exemples de lignées évolutives qui sont repris et développés par Godinot. Il existe, bien sûr, beaucoup de candidats aux « chaînons manquants », mais examinons seulement quelques-uns des exemples donnés par Touzet et Godinot.

2.7.1 La série évolutive du cheval

Godinot commence par l’exemple de la série évolutive du cheval qui est bien l’exemple le plus frappant et le plus emblématique. O. C. Marsh trouva, pendant les années 1870, des os et des dents dans le Wyoming et le Nebraska qu’il rassembla en trente séries différentes de chevaux fossilisés. Il clamait que ces séries représentaient « l’évolution » du cheval. Il exposa ces séries à l’Université de Yale, séries qui furent plus tard copiées par une multitude de musées. Marsh publia alors dans l’American Journal of Science en 1879 un schéma dans le­quel il tentait de démontrer le prétendu développement des membres et des dents au cours des différentes étapes de « l’évolution » du cheval. Ce schéma fut alors été largement repris par d’autres publications et manuels. Le schéma est resté le même aujourd’hui.

Une analyse minutieuse de ce schéma évolutif révèle les difficultés suivantes pour l’évolution du cheval :

  1. Il existe une vingtaine de séries fossiles différentes d’un musée à l’autre.

  2. Le nombre de côtes chez les différentes formes intermédiaires ne concorde pas avec la séquence. Hyracotherium (ou encore Eohippus), le premier représentant supposé de la lignée, possède 18 paires de côtes ; le suivant, Orohippus, en a 15, et en­suite Pliohippus en a 19, et le cheval moderne Equus Scotti possède 18 paires. La même chose est vraie pour les vertèbres lombaires. Leur nombre varie de 6 à 8 pour retourner à la fin à 6.

  3. Eohippus (le cheval du matin, de l’aurore) est appelé Hy­racotherium par les experts du fait de sa ressemblance avec l’hyracoïde ou hyracien moderne. Il s’agit d’un animal proche du blaireau. Certains musées rejettent Eohippus parce qu’il est identique au daman qui vit aujourd’hui en Afrique. Un autre cousin vivant se trouve en Amérique du Sud et c’est le blaireau.xix En d’autres termes, le premier «cheval » n’est pas un cheval du tout.

  4. Les séries du cheval n’existent que dans les musées. Jamais aucune sé­rie complète de fossiles dans l’ordre évolutif correct n’a été trouvée nulle part dans le monde. Quand les « formes » sont trouvées sur un même continent, la forme à trois doigts et celle à un doigt sont trouvées dans les mêmes strates géologiques, c’est-à-dire qu’elles sont contempo­raines.

  5. Il n’y a aucune forme transitoire séparant ces créatures. Comme avec tous les autres fossiles, chacune d’elles apparaît soudainement dans le gisement fossile.

  6. Les fossiles qui, selon l’hypothèse évolutionniste, devraient se trouver dans les strates les plus basses (les plus anciennes), sont trouvés couramment dans les strates les plus récentes et même en surface. Ainsi, les fossiles d’Eohippus sont trouvés dans les strates situées le plus près de la surface, en même temps que les fossiles de chevaux modernes.

  7. En Amérique La­tine, le cheval à un doigt (le plus récent, le moderne) est trou­vé sous le cheval à trois doigts (plus âgé), ce qui veut dire que le petit-fils est plus âgé que le grand-père.

  8. On trouve les « chevaux » fossilisés en peu partout dans le monde : en Europe, en Amérique du Sud et du Nord, aux Indes… A certains endroits, tous les « chevaux » sont trouvés fossilisés ensemble.

  9. On trouve aussi des chevaux à trois doigts encore au­jourd’hui.

  10. Les séries exposées dans les musées sont basées générale­ment sur la taille des animaux, le développement étant supposé se faire du plus pe­tit au plus grand. Mais c’est oublier que la taille des chevaux mo­dernes est caractérisée par de forts écarts. Le plus grand cheval aujourd’hui est le Clydesdale et le plus petit est le Fallabella qui mesure 43 cm de hauteur. Les deux font partie de la même espèce et aucun des deux n’a évolué à partir de l’autre.

Ces faits ont forcé les experts les plus honnêtes à faire des déclarations iconoclastes. Voici ce qu’en dit G. G. Simpson: « La transformation continuelle et uniforme de Hyracotheriumxx en Equusxxi, si chère au cœur des générations d’écrivains de manuels scolaires, ne s’est jamais produite dans la nature. » La vérité ne saurait être dite de façon plus claire et plus formelle. Et le biologiste Heribert-Nilssonxxii d’affirmer : « L’arbre généalogique du cheval est merveilleux et parfait uniquement dans les manuels scolaires ». L’ « évolution » du cheval n’est que le résultat d’interprétations malencontreuses des faits et rien d’autre. Walter Barnhart démontre dans sa thèse scientifique que les différents dessins de « l’évolution » du cheval ont été tirés des mêmes données par différents évolutionnistes.xxiii

Face à ces jugements avisés, l’assertion de Godinot fait sourire : « Les formes ancestrales de ces groupes sont très proches les unes des autres, et il faut être spécialiste averti pour savoir les placer au bon endroit.» « Être spécialiste averti » serait-il un bel euphémisme pour parler d’un subjectivisme nécessaire pour forcer les faits dans le sens de l’imagination ?

2.7.2. L’évolution des baleines

Les baleines sont des mammifères aquatiques de l’ordre des Cétacés. La théorie de l’évolution maintient que les mammifères terrestres ont évolué à partir des reptiles il y a environ 220 millions d’années, et qu’une espèce de mammifères, il y a environ 50 millions d’années, est retournée dans l’eau et a évolué en baleine. Cette évolution serait bien prouvée, nous dit-on.

Mais est-ce vraiment le cas ? Tout d’abord, quel est le mammifère terrestre qui a évolué en baleine ? Il n’y a pas d’accord entre les évolutionnistes. Un animal de la famille des hyènesxxiv (Muséum d’Histoire Naturelle de l’Académie des Sciences de Californie) ? Un animal de la famille des chats (exposition du Muséum d’Histoire naturelle de l’Université du Michigan) ? Un hippopotame (des biologistes japonais) ? Ces différents animaux partagent certaines caractéristiques avec les baleines (des dents, de l’ADN…) Phil Gingerich, professeur de géologie et directeur du Muséum de Paléontologie de l’Université du Michigan a déclaré que « le trait principal qui est similaire entre les hyènes à sabots et les baleines archaïques, ce sont les dents. » Mais les scientifiques de l’Institut de Technologie de Tokyo ont découvert que l’ADN de l’hippopotame est le plus proche de celui des baleines comparé à tous les autres groupes de mammifères. Néanmoins, contrairement aux baleines qui sont toutes carnivores (même les baleines à fanons), les hippopotames sont herbivores. De plus, « les hippopotames arrivent très tard sur la scène, quand les baleines y étaient déjà depuis des dizaines de millions d’années. (…) Les associer est réellement une absurdité pour quiconque prend au sérieux le registre fossile », affirme Daryl Domning, paléontologue et professeur d’anatomie à l’Université d’Howard.

Le deuxième intermédiaire, Ambulocetus natans, ne ressemble en rien à une baleine, au point qu’Annalisa Berta peut dire que « c’est une baleine en vertu de son inclusion dans cette lignée » ! Phil Gingerich exprime le même doute : « [Ambulocetus] n’est peut-être pas dans la lignée principale [de l’évolution des baleines]. »

Le troisième intermédiaire, Rodhocetus kasrani, dont Annalisa Berta dit qu’il utilisait sa nageoire caudale et non pas ses pattes arrière pour se propulser dans l’eau, a son squelette exposé au Muséum d’Ann Arbor. On a demandé à Phil Gingerich comment il savait que Rodhocetus avait une queue de baleine, puisque cette extrémité manque dans le fossile exposé. Avec quelque hésitation, il a répondu : « J’ai spéculé qu’il pouvait avoir une nageoire caudale … Maintenant je doute que Rodhocetus ait eu une nageoire caudale… Rodhocetus ne possède pas le genre de pattes antérieures qui peuvent être déployées comme des nageoires. » En réalité, le schéma a été complété … à la main !

Quant au cinquième intermédiaire, Basilosaurus isis, Lawrence Barnes, expert dans l’évolution des baleines au Muséum d’Histoire naturelle de Los Angeles, suggère qu’il ne figure pas dans la lignée des baleines modernes. Il croit qu’il vivait en même temps que les formes plus modernes.

2.7.3 Evolution des dinosaures en oiseaux

D’après Godinot, « parmi les grandes transitions, on peut citer (…) les petits dinosaures à plumes du Crétacé inférieur de Chine, qui, ajoutés à des oiseaux aussi ou plus primitifs que l’Archaeopteryx, viennent de compléter d’une façon remarquable la transition entre dinosaures et oiseaux. » Il semble simplement invraisemblable et ahurissant que l’exemple de l’Archaeopteryx, « le chaînon manquant par excellence » dans l’évolution supposée des dinosaures en oiseaux ait été repris par Godinot alors qu’il a perdu son statut de chaînon manquant et que son histoire est si intimement liée à des fraudes notoires.

Détaillons d’abord les principaux arguments scientifiques, étayés par les découvertes les plus récentes, qu’invoquent un nombre croissant de scientifiques pour affirmer que l’Archaeoptéryx n’était qu’un oiseau, et non une forme intermédiaire.

  1. En premier lieu, l’Archaeopteryx apparaît soudainement dans le registre fossile, entièrement formé (tout comme le reste des invertébrés et les vertébrés), sans aucune trace d’un quelconque ancêtre présumé.

  2. Les os de l’Archaeoptéryx : l’Archæoptéryx a des os creux comme tous les oiseaux, ce qui leur donne stabilité et légèreté pour le vol, tandis que les dino­saures ont des os épais et solides. Il est donc impossible que le premier ait évolué en dinosaures.

  3. Les ailes étaient bien développées et prévues pour le vol. Les plumes d’Archaeoptéryx étaient asymétriques, découpage typique des plumes chez les oiseaux volants, qui démontre la spécia­lisation et l’aptitude d’Archaeoptéryx au vol.xxv Le spécialiste mondialement renommé Alan Feduccia a écrit : « Les plumes sont une adaptation presque parfaite pour le vol », parce qu’elles sont légères, fortes, d’une forme aérodynamique et possèdent une structure complexe de rémiges et plumules.xxvi

  4. L’Archaeoptéryx avait les plumes d’un oiseau moderne. C’est ce qu’a montré une étude des plumes de l’Archaeoptéryx d’Alan Feduccia parue dans Science.xxvii « Grâce à ses plumes, l’Archæoptéryx peut clairement être classé comme un oiseau. »xxviii

  5. Impossibilité de transformation des écailles en plumes. La plupart des évolutionnistes croient, comme Richard Dawkins, que « mes plumes sont des écailles reptiliens modifiés. »xxix Mais cette explication ne peut pas être soutenue pour les raisons suivantes :

    • Les écailles représentent des plis dans la peau, des plaques cornées, tandis que les plumes sont très complexes dans leur structure, consistant en une tige centrale de laquelle partent des barbes, entre lesquels il y a des barbules. De plus, les plumes et les écailles proviennent de deux couches différentes de la peau, et le développement de la plume est fondamentalement différent de celui des écailles. Les plumes proviennent des follicules (structure macro ou microscopique en forme de sac) dans la peau tout comme les poils.

    • Les protéines (F-kératines) des plumes sont biochimiquement différentes des protéines de la peau et des écailles (a-kératines). C’est ce qu’atteste A. H. Brush, professeur de physiologie et de neurobiologie à l’Université du Connecticut : « Au niveau morphologique, les plumes sont considérées comme similaires aux écailles reptiliennes. Pourtant, (…) la structure protéinique des plumes est unique dans le monde des vertébrés (…). Nous n’avons pas détecté chez les reptiles de tissue épidermique qui puisse nous donner un point de départ pour les plumes des oiseaux. »xxx

    • Les écailles qui couvrent les corps des reptiles sont totalement différentes des plumes aviaires. A la différence des plumes, les écailles ne pénètrent pas la peau, mais représentent seulement une couche dure à la surface du corps. L’évolutionniste Alan Feduccia est formel : « Les plumes sont une caractéristique unique aux oiseaux. En dépit des spéculations sur la nature des écailles allongées trouvées sur des formes comme Longisquama (…), étant des structures similaires aux plumes, il n’y a simplement aucune preuve démontrable que ce soit la vérité. »xxxi

Malheureusement, l’Archaeoptéryx n’est pas seulement un faux chaînon manquant, il a également été l’objet de nombreuses fraudes scientifiques. Fred Hoyle (évolutionniste acharné) et une équipe de scientifiques ont examiné un spécimen au British Museum. En utilisant les techniques les plus récentes, ils ont pris des photographies et ont reconstitué les faits. Cela a été publié dans le British Journal of Photographyxxxii : ils ont découvert que quelqu’un avait extrait un morceau de ce calcaire, l’avait broyé et en avait fait une pâte qu’il avait étalée sur un autre fragment. On peut voir les traces de l’instrument que le faussaire a utilisé pour étaler son enduit. Ensuite il a pris des plumes et les a appliquées sur la surface encore molle. Il a même laissé l’empreinte d’un de ses doigts !

Avec la perte du statut de chaînon manquant de l’Archaeoptéryx, la prétendue mutation des dinosaures en oiseaux perd toute vraisemblance. Elle est d’ailleurs vigoureusement combattue par d’éminents évolutionnistes, car il n’y a simplement aucune preuve de cette transformation. On n’a jamais pu prouver que les plumes des dinosaures à plumes étaient réellement des plumes. Ce qui n’est que souhait a été présenté comme fait au moyen de fraudes scandaleuses. Par exemple, Archaeoraptor a explosé sur la scène médiatique dans un article de la revue National Geographic de novembre 1999, portant le titre évocateur « Feathers for T. Rex ? » (Des plumes pour le T. Rex ?). xxxiii Cet article proclamait qu’on avait trouvé un fossile, acheté lors d’une exposition en Arizona, qui était le vrai chaînon manquant dans la chaîne complexe qui liait les dinosaures aux oiseaux. Le fossile a été vite nommé Archaeoraptor Liaoningensis car il avait été trouvé à Xiasanjiazi, dans la province Liaoning au Nord-Est de la Chine. Or Archaeoraptor était une fraude pure et simple, construit très adroitement à partir de cinq spécimens différents. Un groupe de chercheurs a prouvé la fraude un an plus tard avec l’aide d’une tomographie faite aux rayons X. Ils ont trouvé que le « dino-oiseau » était le conglomérat produit par un évolutionniste chinois. Des amateurs ont formé le « fossile » en utilisant de la colle, du ciment et 88 fragments osseux et pierres. L’Archaeoraptor avait été construit à partir de la partie frontale du squelette d’un oiseau ancien, le reste du corps et la queue étant construits à partir d’ossements de quatre spécimens différents.

D’où l’indignation du curateur des Oiseaux au Muséum National d’Histoire Naturelle (Smithsonian Institution, Washington), Storrs L. Olson, qui adressa une lettre ouverte au secrétaire Peter Raven du Comité pour la Recherche et l’Exploration de la National Geographic Society pour se plaindre de ce que la revue ait publié cet article aux seules fins de « propagande édi­torialiste », lui rappelant que tout ce qui a été écrit avait été déjà « dûment rejeté par des études récentes en embryologie et en morphologie com­parative, lesquelles bien sûr, n’ont jamais été signalées » : «… des illustrations de bébés de tyrannosaures montrés habillés en plumes, tout ce qui est simple­ment imaginaire et n’a pas de place en dehors de la science-fiction. »

2.7.4 Evolution humaine

Quand on connaît les circonstances de la découverte des fossiles « pré-humains », on a raison de n’accorder aucun crédit aux thèses élaborées sur l’origine de l’homme. C’est ainsi qu’Hesperopithecus, l’homme du Nebraska, a été reconstitué à partir … d’une dent – qui s’est avérée plus tard être une dent de porc !

Il a été prouvé en 1973 que les australopithèques ne peuvent être un « chaînon manquant ». L’homme de Pékin pas davantage, pas plus que Homo erectus.xxxiv « Lucy » était un singe, comme tous les autres. Marvin L. Lubenow le montre après 25 ans d’étude des fossiles humains.xxxv C’est un chimpanzé découvert par Donald Johanson deux semaines avant que ses crédits de recherche soient épuisés et menacés d’extinction. Son crâne était écrasé, méconnaissable ; le joint du genou a été trouvé 70 mètres plus bas et un kilomètre plus loin que le reste du squelette, très incomplet au demeurant. Les pieds, qui n’ont pas été trouvés, sont cependant représentés dans un musée comme des pieds humains !xxxvi

L’éminent zoologiste évolutionniste français Pierre-Paul Grassé livre à ce sujet une réflexion intéressante :

« Dans l’histoire des Primates, il faut bien se garder de prendre pour argent comptant les reconstitutions de nos ancêtres, fondées sur de misérables documents (quelques dents, un fragment de mâchoire, une calotte crânienne), que proposent, avec sérieux, des paléontologistes débordant d’imagination. Ceci explique la promptitude avec laquelle les arbres généalogiques de l’Homme sont dressés, mais aussi abattus. Nous avons l’impression que les travaux les plus récents sont médiocres, bien qu’ils portent sur des trouvailles nouvelles et intéressantes ; leurs auteurs n’ont ni le savoir, ni le bon sens qui leur permettraient de les interpréter correctement. »xxxvii

3 Le témoignage de la génétique

Il est temps maintenant d’examiner la deuxième catégorie de preuves en faveur de l’évolution avancées par Touzet. Il s’agit des preuves génétiques.

3.1 L’axiome primaire

Le grand axiome de l’évolution biologique darwinienne consiste en des mutations génétiques qui modifient très peu le génomexxxviii en ajoutant une information utile à l’individu, suivies de sélectionxxxix qui élimine les individus moins bien adaptés à leur environnement et optimise un trait particulier pour répondre au changement de l’environnement.xl Il transparaît clairement que Touzet et Godinot embrassent tous deux cette vision et assimilent la théorie de l’évolution à la seule explication néo-darwinienne. Touzet le résume ainsi : « Les deux forces ou agents de l’évolution sont donc le hasard combiné au temps ».

3.1.1 Les mutations

Un grand nombre de mutations sont des mutations ponctuelles correspondant à des erreurs d’une ou plusieurs bases (« lettres ») de l’ADN. Elles se produisent en permanence dans nos cellules, soit lors de la duplication de l’ADN, soit d’une manière spontanée, soit encore par l’action d’agents chimiques, des ultraviolets ou de la radioactivité. L’enzyme qui duplique l’ADN se corrige elle-même en se relisant et la cellule ne possède pas moins de 130 enzymes qui ont un rôle de correction. Ce qui montre bien le caractère néfaste des mutations pour la cellule. Malgré tout, un nombre relativement faible de mutations peut subsister, mais leurs conséquences sont majoritairement neutres ou négatives. Il suffit de constater les cancers et autres maladies qu’elles produisent. A l’heure actuelle, on a dénombré entre 6000 et 7000 maladies génétiques et cinq nouvelles sont décrites chaque semaine. Nul médecin ne pense aux mutations comme quelque chose de positif. En laboratoire les mutations provoquées chez une petite mouche, la drosophile n’ont jamais donné une évolution positive de l’animal ; bien au contraire, les drosophiles sont demeurées des drosophiles et sont devenues bien souvent handicapées. De même, les bactéries, malgré leur grande capacité naturelle à muter demeurent des bactéries. Les mutations donc existent bel et bien, mais la plupart sont neutres ou nuisibles pour l’individu. Mooto Kimura a montré que « la plupart des mutations sont neutres, sans effet permettant une sélection. »xli

La question légitime à se poser est alors la suivante : les mutations sont-elles un agent d’innovation ?

Un gène nouveau c’est-à-dire muté, aurait pour rôle de donner une nouvelle protéine. Or la cellule possède environ 10000 protéines différentes dont la plupart sont des enzymes ayant pour rôle de permettre des réactions chimiques spécifiques. Chaque enzyme a une forme extrêmement précise qui lui permet de s’emboîter parfaitement avec la substance sur laquelle elle agit. Certains de ses atomes se mettent en face de certains des atomes de la substance à transformer avec une précision absolument remarquable et indispensable (système clé-serrure). Une protéine est formée d’une chaîne présentant en moyenne 400 acides aminés. A partir des 20 acides aminés de base, il existe donc 20400 possibilités de protéines. A titre de comparaison, il existe seulement 1040 (j’ai lu à plusieurs reprises 1080 atomes ou particules) molécules dans tout l’univers. La cellule devrait donc créer des milliards et des milliards de gènes différents pour avoir la chance de trouver la bonne protéine, mais elle serait morte depuis longtemps encombrée par toutes ces protéines indésirables, sans compter qu’elle devrait répéter cet exploit pour chaque protéine, c’est-à-dire 10000 fois ! Il est facile d’imaginer que quelques mutations suffisent pour qu’une protéine soit transformée en une protéine proche (cas souvent cités des hémoglobines du sang, des opsines de l’œil, etc.) mais pour beaucoup de protéines les données statistiques nous montrent l’impossibilité d’une apparition par le hasard. Considérons par exemple l’œil de la drosophile dont l’édification est commandée par 2500 gènes, soit 2500 protéines. C’est une illusion profonde de croire que des mutations positives peuvent suffire pour créer des protéines nouvelles qui puissent elles-mêmes créer des organes nouveaux. Les mutations « positives » participent à la variabilité des espèces dont le but est très souvent l’adaptation aux milieux de vie difficiles ; mais elles ne peuvent amener une macro-évolution du monde vivant. La courbe de distribution des mutations en fonction de la fréquence n’est donc pas du tout symétrique (en cloche, courbe de Poisson). Il n’y a très majoritairement que des effets négatifs, et cela avec une fréquence qui décroît exponentiellement.xlii On ne voit pas très bien comment l’accumulation graduelle de mutations au cours de temps astronomiques parviendrait à créer de l’innovation génétique.

Devant ces faits, pourquoi alors les évolutionnistes continuent-t-ils à dire que les mutations peuvent être positives et font ainsi évoluer le monde vivant ? C’est qu’ils citent en général quelques cas observés mais ne concernant que de petites variations de certaines espèces.

Par ailleurs, Touzet cite l’exemple classique de la résistance des bactéries aux antibiotiques, ou des bactéries qui sont capables de s’adapter à un milieu nutritif défavorable, comme preuve de l’évolution. En fait, les bactéries échangent facilement entre elles de l’information génétique. Quand des bactéries sont soumises à un traitement antibiotique, les molécules du médicament s’attachent à un site d’ancrage (un récepteur) sur un ribosome des bactéries et interfèrent avec la production de protéines. Le ribosome est alors incapable d’assembler les bons aminoacides pour fabriquer les protéines. Il ne fabrique pas les bonnes protéines, il en fabrique qui ne fonctionnent pas. Quelques bactéries survivent. Ce sont celles-là qui se reproduisent alors et remplacent la population décimée par le traitement. La mutation réduit la spécificité de la protéine du ribosome de la bactérie (le site d’attachement de l’antibiotique est modifié par la mutation, ce qui empêche l’antibiotique de se fixer). Cette perte d’information conduit à une perte de sensibilité au médicament et de là à la résistance. Cet effet se produisant dans les gènes est héréditaire et une nouvelle souche de bactéries résistantes peut surgir de cette mutation. En l’absence d’antibiotique, la bactérie non résistante est mieux adaptée pour la survie. Les ribosomes modifiés ont un fonctionnement dégradé et fabriquent moins vite des protéines. La résistance des bactéries aux antibiotiques se fait donc au prix d’une perte de l’information génétique, et ne représente pas une innovation génétique.

Un autre mécanisme possible de la résistance des bactéries consiste en une mutation génétique qui cause une légère déformation à une enzyme ciblée par l’antibiotique (enzyme dans la bactérie qui normalement dégrade l’antibiotique). La nouvelle espèce émergente n’a aucun gène additionnel ni aucune fonction cellulaire nouvelle. Pire encore, elle est « handicapée » étant donné qu’une de ses enzymes vitales est défectueuse. Mais le résultat est tout de même que cette bactérie survit et que les bactéries non mutantes meurent.xliii

3.1.2 La sélection naturelle

La « sélection naturelle » existe en effet, elle est connue depuis longtemps, bien avant Darwin. Darwin n’en est pas l’inventeur ; c’est le chimiste-zoologiste créationniste Edward Blyth (1810-1873) qui en parle dans ses écrits (1835-37) comme de l’élimination des moins aptes pour la préservation du statu quo du groupe.xliv Les éleveurs l’utilisent pour produire des espèces (végétales et animales) conformes à un but souhaité (plantes résistant au gel, roses de certaines couleurs, vaches produisant plus de lait, etc.)xlv Le raisonnement qui consiste à dire : « ce que l’éleveur fait, la nature peut le faire aussi » peut sembler plausible au profane, mais n’est que sophisme, car ce que ne disent pas ceux qui le tiennent, c’est que l’éleveur utilise son intelligence pour mettre en œuvre les lois de la génétique et qu’il sélectionne lui-même les individus sur lesquels il veut travailler, alors que l’évolution est aveugle et sans but. En outre, cette sélection n’ajoute rien au génome de l’espèce. Les éleveurs n’ont jamais produit de nouvelle espèce. Toutes les caractéristiques de la variété sélectionnée sont déjà dans le génome de l’espèce. Les mutations et la sélection, naturelle ou artificielle, ne créent rien ; elles travaillent sur une population existante. Cela n’empêche pas Pascal Picq de faire croire au mythe par un procédé d’extrapolation sans mesure, très ordinaire chez les évolutionnistes mais fort peu scientifique.xlvi

De plus, Marcel-Paul Schützenberger, l’Académicien français qui était médecin et mathématicien, remarque avec justesse que le pouvoir explicatif du mécanisme de la sélection naturelle est très faible : « ( … ) Ce que nous pouvons faire c’est constater après coup l’effet de la sélection naturelle. Constater, par exemple, que telle espèce d’escargots est moins mangée que d’autres par certains oiseaux, peut-être parce que leur coquille est moins visible. C’est de l’écologie, très intéressante. Autrement dit, la sélection naturelle est un faible instrument de preuve, parce que les phénomènes de sélection naturelle sont patents, mais ne prouvent rien du point de vue théorique. »xlvii Sir Ernst Chain, prix Nobel de biologie, est encore plus catégorique :

« Postuler que le développement et la survie des plus aptes résulte entièrement de mutations aléatoires me semble une hypothèse qui ne se fonde sur aucune preuve et qui est irréconciliable avec les faits. Ces théories évolutionnistes classiques constituent une simplification très exagérée d’un ensemble de faits extrêmement complexes et enchevêtrés, et il est surprenant qu’elles puissent être avalées si facilement et sans critique, et depuis si longtemps, par tant de scientifiques, sans un seul murmure de protestation. »xlviii

Or c’est précisément ce processus qui est présenté de façon consensuelle par la communauté scientifique comme le mécanisme de production évolutive de nouvelles espèces. Pour cela, il faut que les petites mutations positives qui se produiraient de loin en loin (on les dit extrêmement rares parce qu’on ne peut pas prouver qu’il n’y en a jamais eu ; une sur 100 000 estiment certains) s’étendent à un groupe entier suffisamment nombreux et soient conservées dans ce groupe pour pouvoir s’imposer et se propager (par la reproduction) et éliminer, par la sélection naturelle, les individus non porteurs de la nouvelle caractéristique génétique supposée mieux adaptée à l’environnement. L’individu qui a le bonheur de muter utilement pour l’espèce a besoin d’un partenaire pour avoir une descendance. Il faut donc de préférence que le miracle se reproduise en même temps chez un individu de sexe opposé, pendant la vie active de l’individu. Mais ce n’est pas tout : il faut que le même miracle se reproduise encore du vivant des deux premiers bénéficiaires de l’heureuse mutation pour qu’une grande partie du groupe adopte la nouvelle caractéristique.

Et ce groupe doit être suffisamment nombreux pour que le trait devienne dominant. Il faut noter que les changements environnementaux n’agissent pas sur les gènes ; ce sont deux processus entièrement indépendants l’un de l’autre. Il faut donc que les mutations positives aléatoires rarissimes induisent chez un individu une caractéristique utile au moment où l’environnement change. On peut évaluer les chances qu’un tel événement se produise : la probabilité est nulle. Et encore ne s’agit-il là que d’un seul changement. Un seul changement à l’échelle d’un organe nécessite des milliers de changements dans les gènes. Il ne suffit pas qu’un nouvel organe apparaisse, il faut nécessairement que le système nerveux se modifie en conséquence, ainsi que toutes les interactions fonctionnelles, toutes dans le même sens, y compris la coordination des systèmes de gènes dès l’embryogenèse : cela fait des dizaines de milliers de miracles. Pour une transmutation d’espèce (un dinosaure en oiseau…), personne ne peut dire combien de mutations positives accumulées et passées aux descendants seraient nécessaires.

Georges Salet, professeur de mécanique rationnelle, par exemple, avait estimé en 1972 que l’apparition d’un nouvel organe a une probabilité de loin inférieure au « seuil d’impossibilité cosmique absolue » de 10-200 déterminé par Emile Borel qui a affirmé qu’un évènement remarquable de probabilité suffisamment faible ne se produit jamais dans des limites d’espace et de temps données (« loi unique du hasard »). Il conclut à l’impossibilité radicale d’une telle apparitionxlix.

Et dans tout ce processus on ne compte pas les nombreuses mutations nuisibles. Schützenberger ajoute un niveau supplémentaire de complexité : le nombre d’instructions élémentaires codées dans les gènes est insuffisant pour rendre compte de la création « d’objets aussi merveilleusement compliqués et efficaces. »

Supposons qu’un gène soit légèrement modifié par mutation : que fait le système de contrôle de l’ancien gène ? Il faut évidemment qu’il soit modifié en même temps. Pour qu’il y ait évolution, il faut que le gène continue à muter. Quelle fonction la protéine fabriquée va-t-elle avoir ? Cette fonction peut-elle changer peu à peu ? L’ancienne fonction est-elle toujours nécessaire ? Comment le nouveau gène échappe-t-il à l’ancien système de contrôle et comment s’en établit-il un nouveau ?

Et il est parfaitement gratuit, vain et irraisonnable d’invoquer une période de temps suffisamment longue se chiffrant en quelques milliards d’années pour rendre l’évolution possible grâce à un grand nombre de mutations positives et concomitantes. Cette durée est ridiculement faible pour les besoins de l’évolution. En outre, le temps n’a aucun pouvoir créateur. Sanford, en effet, a montré que l’accumulation de mutations diminue toujours l’adaptabilité ; et on a montré récemment que l’épistasie (interactions entre les mutations) contribue au déclin des taux d’adaptation en fonction du temps. Ainsi, plus il y a de mutations (« le moteur de l’évolution »), moins elles sont efficaces. Et Pierre-Paul Grassé, qui a étudié des générations de bactéries se reproduisant beaucoup plus vite que la mouche drosophile « a trouvé que ses bactéries n’ont pas vraiment changé tout au long de ces générations. Devant de tels résultats de l’expérience, on peut raisonnablement soutenir que ni les plantes ni l’humanité n’ont évolué pendant la période équivalant à celle au cours de laquelle les bactéries ont révélé une descendance stable. »l

Pour que le mécanisme darwinien fonctionne, il faut croire littéralement aux miracles. Les innombrables mutations bénéfiques qui devraient s’additionner sont tout simplement invraisemblables? Les mutations sont aveugles à la nécessité de survie d’un organisme. En réalité, les espèces vivantes sont admirablement adaptées à leur environnement,li vivant souvent en symbiose avec de nombreuses autres espèces. C’est un fait constamment observé et relevé et qui force l’admiration.

3.1.3 L’échec de l’explication saltationniste

Conscient de l’impuissance patente et irrémédiable du mécanisme darwinien, Stephen Jay Gould a repris en 1977 l’idée du généticien évolutionniste Richard Goldschmidt des mutations par sauts où un nouveau groupe apparaît d’un seul coup, tout formé. « Hopeful monster » (monstre espéré, miraculeux !) comme l’appelait Goldschmidt, mais raillé et rejeté de son temps, en 1940. Pour Goldschmidt, c’est un nouvel individu qui apparaît soudainement.

Ce mécanisme évolutif suggéré par Stephen Gould, Niles Eldredge, Steven Stanley et d’autres collègues, appelé le mécanisme de l’« équilibre ponctué ou intermittent » (« saltationnisme ») a été imaginé pour précisément remédier à l’absence de preuves fossiles de l’évolution. Selon eux, rien ou pas grande chose se passe dans la vie des espèces pendant plusieurs millions d’années : c’est la période de stase, ou d’équilibre ; et puis d’un coup, de la périphérie d’une zone géographique d’une espèce, quelques individuels s’isolent et passent par une évolution rapide (le meilleur oxymore jamais trouvé) pour devenir une nouvelle espèce (la ponctuation). Les nouvelles espèces ainsi formées prolifèrent et restent de nouveau inchangées pendant des millions d’années. Voilà ce qui doit produire une archive fossile sans « chaînons manquants ».

Existe-t-il des preuves à l’appui de cette théorie ?

En réalité, les individus mutants sont moins bien adaptés à leur environnement et sont éliminés, ce qui conserve l’espèce. L’idée du « monstre prometteur » de la théorie saltationniste n’est qu’un aveu de la faillite du modèle darwinien, et représente l’impasse finale, l’oraison funèbre de l’évolutionnisme de par son opposition totale à la science de la génétique. Voici, en effet, comment Ernst Mayr, évolutionniste connu mondialement, présente le cas du « monstre prometteur » :

« L’existence de monstruosités génétiques dues à la mutation est bien prouvée (…) mais on y trouve des faiblesses si nombreuses que la seule désignation qu’il faudrait attribuer à ces monstres est celle du « sans espoir ». Leur déséquilibre est tellement intense qu’ils ne pourraient pas avoir la plus petite chance d’échapper à la sélection stabilisante (…) Croire qu’une mutation d’une telle importance pourrait produire un nouveau type viable et capable d’occuper une nouvelle zone adaptative revient à croire aux miracles.»lii

Ainsi donc, de la bouche même d’un ardent défenseur de l’évolution, l’évolution par saltation est indiscernable de la création ex nihilo d’espèces distinctes. Serait-ce la raison pour laquelle les scientifiques français qui abhorrent de façon absolue toute référence aux miracles et au surnaturel en science se sentent si complexés de mentionner l’alternative de Gould à la thèse de Darwin, et persistent à s’afficher darwiniens? Certains évolutionnistes admettent, en effet, à demi-mot qu’il leur est difficile (euphémisme pour impossible) d’expliquer l’apparition soudaine dans le registre fossile des espèces complètement formées. Ainsi, Pascal Picq écrit :

« Une des grandes questions de la théorie de l’évolution est celle-ci : comment apparaissent de nouvelles espèces et de nouvelles lignées, ce qu’on appelle la macroévolution. C’est sur ce point essentiel (…) que la théorie synthétique rencontre un gros problème. Car la microévolution opère lentement, graduellement, au fil des générations La théorie synthétique défend l’idée chère à Darwin d’une évolution lente et progressive, ce qu’on appelle le gradualisme phylétique. La nature ne fait pas de saut ! On ne passerait d’une espèce à l’autre qu’après une très longue série continue de micro-évolutions. Cette idée soulève de vraies difficultés, notamment pour la lignée humaine car, plus on trouvait de fossiles, plus on était incapable de préciser les séparations entre les espèces. (…) Très clairement, depuis la publication de L’origine des espèces par Charles Darwin, la théorie de l’évolution a accompli de formidables avancées, mais avec un gros problème : l’émergence de nouvelles espèces, ce qu’on appelle la « spéciation. »

Autrement dit, pour paraphraser clairement cette citation de Picq, après 150 ans de « formidables progrès » dans la théorie de l’évolution, l’émergence de nouvelles espèces pose toujours un problème insurmontable par le mécanisme darwinien. Mais cela est précisément l’objet de la contestation actuelle des scientifiques créationnistes, dont nous sommes. En bref, la théorie est restée une pure spéculation, sans aucun fondement empirique et sans mécanisme fonctionnel !

3.2 L’ADN poubelle

Il est plus qu’étonnant de voir l’acceptation sans discernement par Touzet de la notion d’ADN poubelle (non-codant, encore appelé « junk DNA » en anglais), au moment même où ce dogme est en voie d’être abandonné. Voici ce qu’affirme Touzet : « Ainsi la partie codante du génome ne représente que 1 % du génome, dans un océan d’ADN non codant composé en grande partie d’éléments mobiles (environ 50 %), véritables parasites du génome. »

On a cru jusqu’à récemment que cet ADN poubelle était les vestiges de notre passé animal ! Mais on a maintenant découvert qu’en réalité même ces parties de l’ADN ont leur fonctionliii. Cet ADN non codant du génome humain est maintenant connu pour être génétiquement actif à plus de 90%.liv

Une très grande partie de l’ADN non codant est transcrite en ARN, lequel joue un rôle significatif sur le contrôle de la transcription des régions codantes (activation ou non de cette transcription, localisation des régions) ainsi que sur la régulation de la traduction de l’ARN en protéines. Par ailleurs, des organismes divergents partagent des séquences d’ADN non codant similaires, conservation qui ne devrait pas avoir lieu si cet ADN non codant n’était pas fonctionnel, car alors la sélection naturelle aurait accumulé des mutations d’une manière aléatoire de sorte que les ADN non codants de ces organismes auraient été très différents. Les exemples de fonctionnalités qui ont été découvertes dans l’ADN non codant sont les suivants : régulation par l’ARN transcrit à partir de l’ADN non codant de tous les aspects du chemin de l’expression des gènes, influence de l’ARN non-codant issu des introns (parties des gènes dans les eukaryotes qui sont non-codantes et qui sont supprimées quand la transcription des exons et des introns a lieu) sur l’expression des gènes par la modification de la chromatine (combinaison d’ADN, d’ARN et de protéines qui forment les chromosomes), augmentation par l’ARN issu de pseudogènes de l’expression des gènes fonctionnels correspondants, etc.lv

3.3 Le chromosome 2 de l’homme

Touzet considère également la ressemblance des génomes de l’homme et du chimpanzé comme une preuve de l’évolution. Il nous assure que « le principe de descendance avec modification est aussi l’hypothèse la plus simple pour expliquer la ressemblance des génomes de l’homme et du chimpanzé. En 2005, le séquençage du génome du chimpanzé a montré qu’il était très similaire au génome humain. » Mais la similitude cytogénétique entre le chromosome 2 humain et les chromosomes 2a et 2b du chimpanzé ne soutient pas l’explication transformiste. Jean-François Moreel, spécialiste en génétique moléculaire et en embryologie, nous en donne les raisonslvi :

  • Cette affirmation s’appuie sur une technique des années 1950, avant l’apparition du microscope électronique pour séquencer les gènes. Une forme de colorimétrie était utilisée, faisant apparaître les chromosomes comme autant de bâtonnets comportant des bandes colorées caractéristiques. Le facteur permettant l’apparition des bandes sur les chromosomes, le mécanisme chimique et les structures sur lesquelles se fixent les colorants, donc le support biochimique de la cytogénétique, demeurent toujours inconnus.

  • Les études de plus en plus précises des gènes ont montré en particulier que la présence de deux centromères au milieu de chaque moitié du chromosome 2 humain ne prouvait nullement la fusion de deux chromosomes simiesques préexistants, les séquences dites « néo-centromères » se retrouvent un peu partout le long des bras de tous les chromosomes et chez tous les vertébrés chez lesquels on a bien voulu les rechercher.

Chez les primates, certaines espèces très éloignées ont des caryotypes très proches, voire identiques et qu’inversement des espèces très proches peuvent avoir des caryotypes totalement différents.

4. Conclusion

L’histoire atteste que l’idée d’évolution a précédé les preuves empiriques en sa faveur, la principale, décisive, devant être les fossiles. Pour que la scientificité soit octroyée à l’hypothèse de l’évolution, encore faut-il que celle-ci soit clairement étayée par les faits d’observation. Dans ce bref article, nous avons précisément voulu mettre la théorie synthétique de l’évolution à l’épreuve des faits d’observation, ce qui relève proprement de la démarche scientifique, comme Touzet l’admet volontiers : « La validité ou la véracité d’une théorie reposera sur sa capacité explicative et prédictive de ce qui est observable et testable. »

Or comme du temps de Darwin, le registre fossile n’a toujours pas apporté les preuves d’une quelconque transition entre les espèces, contrairement à ce que continuent de proclamer bon nombre de scientifiques évolutionnistes, et parmi eux, malheureusement, des chrétiens engagés. Leurs prédictions concernant les fossiles ont failli misérablement. De l’étude systématique et approfondie des fossiles, trois choses se dégagent :

  1. L’absence systématique des formes intermédiaires, ce qui est une indication très claire de la discontinuité entre les différents types de plantes et d’animaux.

  2. La complexité évidente de tous les fossiles jamais trouvés, qui défie l’idée d’évolution de formes simples vers des formes complexes.

  3. La remarquable stabilité des espèces au cours du temps.

Ces renseignements défient la croyance courante que les fossiles sont les témoins de l’évolution. Au lieu de voir les gisements fossiles contenir des formes intermédiaires, on voit chaque ordre, chaque classe, chaque phylum animal ou végétal surgir brusquement et séparé distinctement de tous les autres, sans aucune forme transitoire qui les relie. Dès le début de leur première apparition dans les gisements fossiles, ils sont finis, parfaits et fonctionnent à merveille.

Alors comment comprendre que des Godinot puisse dire avec autant d’assurance : « pour tous les spécialistes de la paléontologie comme pour tous les systématiciens pratiquant la phylogénie moléculaire, l’évolution comme histoire est une donnée définitivement établie » ?

La réponse est simple : en somme, c’est que l’imagination débordante a pris le pas sur la rigueur scientifique. L’idée de Darwin est donc devenue un dogme qui s’est développé, maintenu et imposé en dépit des faits scientifiques : les fossiles n’avaient même pas encore été trouvés que ces paléontologues, en quête fébrile des preuves qui manquaient à la théorie, étaient déjà animés de cette foi transformiste. Ce même état de fébrilité persiste aujourd’hui en paléontologie. Il est intéressant de lire alors de la plume de Godinot le commentaire suivant : « C’est dans ce contexte que la publication de l’Origine des espèces en 1859 libère certains paléontologues, en particulier des spécialistes de mammifères fossiles. » Ces propos viennent à point nommé : avec le concept de Darwin, la théorie nébuleuse allait désormais se libérer littéralement de la preuve empirique, et l’écart entre l’idée et les faits se maintiendrait, en allant même grandissant, au fur et à mesure que le temps passait. Jusque dans les années 1960, en France, un grand nombre de naturalistes, bien qu’ayant endossé la théorie de l’évolution, ont eu l’honnêteté de confesser que la théorie de l’évolution n’avait plus d’avenir, car elle était définitivement enterrée. La persistance et la résurgence de nos jours de l’idée d’évolution est un phénomène bien singulier, pathétique et très symptomatique de l’engourdissement intellectuel qui a enveloppé la science depuis 150 ans.

Nous avons vu également que les deux mécanismes postulés pour la théorie synthétique de l’évolution que sont les mutations génétiques cumulatives étalées sur de très longues durées, et la sélection naturelle qui les contrôle, avec les deux forces ou agents de l’évolution que sont donc le hasard combiné au temps, sont incapables d’expliquer la spéciation, ni même l’apparition de nouveaux organes.

Godinot a très bien su résumer la raison principale du rejet de l’idée d’évolution par les scientifiques de l’époque de Darwin : « Entre les années 1800 et 1860, la majorité des paléontologues n’ont pas été réceptifs à l’idée d’évolution. Ils ne le pouvaient pas, car il y avait une série d’étapes intellectuelles à franchir avant d’en arriver à admettre ce qui était débattu depuis le début du siècle sous le nom de transformisme. » En le paraphrasant, nous pourrions et devrions dire qu’aujourd’hui, 150 ans après L’Origine des espèces, la situation n’a guère changé d’un pouce : les scientifiques qui s’opposent à l’évolution darwinienne le font à cause de ses impossibilités scientifiques.

La théorie de l’évolution avec son mécanisme darwinien n’a donc pas d’avenir, elle est devenue bel et bien une idéologie qui doit être à jamais évacuée de la science. Le Professeur William R. Thompson avait raison d’affirmer, dans l’introduction de L’origine des espèces (édition de 1956) pour le centenaire de Darwin, que «l’acceptation du darwinisme s’est accompagnée d’un déclin de l’intégrité scientifique »lvii, et l’histoire malheureuse et pitoyable du nombre incalculable de grotesques approximations, d’affirmations loufoques, d’errements intellectuels, sans parler de fraudes notoires, le prouve bien. « Cette situation où des scientifiques prennent la défense d’une doctrine qu’ils sont incapables de définir scientifiquement et encore moins de démontrer avec rigueur scientifique, essayant de maintenir son crédit dans le public par la suppression des critiques et l’élimination des difficultés est une situation anormale et indésirable en science », écrivait encore le professeur William R. Thompson, dans cette préface si atypique et si peu connue.

Mais la raison première de la persistance d’une théorie en crise, d’un dogme inacceptable et ubuesque vient sans doute du fait de sa nature profondément religieuse. L’anthropologue Paul Gosselin a montré, en effet, que la théorie de l’évolution, possède toutes les caractéristiques d’une croyance, d’une cosmogonie religieuse, d’une religion séculière d’apparat lviii.

Il ne saurait y avoir meilleure conclusion que les propos de Paul Lemoine, ancien Directeur et Professeur au Muséum :

« L’évolution est une sorte de dogme auquel ses prêtres ne croient plus, mais qu’ils maintiennent pour leur peuple. Cela, il faut avoir le courage de le dire, pour que les hommes de la génération future orientent leurs recherches d’une autre façon. »lix

Il est temps de revenir à l’enseignement limpide et éprouvé des Ecritures au sujet de nos origines : « Dieu créa… selon leur espèce. »

Notes :

iLa contribution de Louis Boné est développée beaucoup plus amplement dans son livre Le grand mensonge sur les fossiles, éditions Maranatha, série III de la collection « Le grand mensonge », 2005, 268 pages.

ii Marc Polo expose sa réfutation systématique de la théorie de l’évolution dans son livre de plus de 500 pages Les chrétiens et l’évolution, à paraître prochainement.

iii De la Genèse au génome, Perspectives bibliques et scientifiques sur l’évolution, ouvrage collectif sous la direction de Lydia Jaeger. Éditions Excelsis, Éditions de l’Institut Biblique, Groupes Bibliques Universitaires, 2011.

iv Cité par Duane T. Gish dans Evolution: the fossils STILL say NO!, Institute for Creation Research, 1995.

v Pierre Rabischong, Le Cep n° 37, 4e trimestre 2006.

vi Pascal Picq, Darwin et l’évolution expliqués à nos petits-enfants, p. 111 et 112.

vii Malgré cela, Theodosius Dobzhansky a pu dire que « la survenue de l’évolution de la vie dans l’histoire de la terre est établie à peu près aussi bien que peuvent l’être les événements dont les observateurs humains n’ont pas été témoins ». (Science 1958, 127:1091).

viii Sven Ortoli, « L’évolution contestée », Science et Vie, n° 834, mars 1987, p. 49.

ix Charles Devillers et Jean Chaline, La théorie de l’évolution, Dunod, 1989, p. 129.

x Idem.

xi Charles Darwin, L’origine des espèces, Flammarion, 1992.

xii Carl Werner, Evolution: The Grand Experiment, Vol. 1. New Leaf Press 2007, p 182, 183.

xiii Voir par exemple Carl Wieland, http://www.creationontheweb.com/content/view/606/. En français : http://creation.com/sensational-dinosaur-blood-report-french. Brian Thomas, “Fresh Tissues from Solid Rock”, Acts & Facts 2010, 39 (2): 18. http://www.icr.org/article/5148/.

xiv G. G. Simpson, Tempo and Mode in Evolution, Columbia University Press, New York, 1953, p. 107.

xv Michael Denton, L’évolution : une théorie en crise, p. 169.

xvi T. Neville George, Science Progress, vol. 48, janvier 1960, p. 3.

xvii Stephen Jay Gould, Natural History, vol. 86, juin-juillet 1977, pp. 22 et 24.

xviii Steven M. Stanley, Macroevolution, W. H. Freeman, San Francisco, 1979, p. 39.

xix Creation, volume 14, n° 2, janvier 2004, p. 5.

xx Le nom latin du premier élément supposé dans la série évolutive du cheval.

xxi Le nom latin du cheval moderne.

xxii Heribert-Nilsson, Synthetishe Artbildung, Gleerup, Sweden, Université de Lund, 1954, pp. 551-552.

xxiii W. Barnhart, A critical evaluation of the phylogeny of the horse, ICR, Santee, CA, 1987.

xxiv La probabilité pour qu’une hyène se change en baleine par mutations a été calculée par Carl Werner : 2×10-1628 (Evolution: The Grand Experiment, p. 52-54).

xxv E. Olson et A. Feduccia, “Flight Capability and the Pectoral Girdle of Archaeopteryx”, Nature, 1979, p. 248.

xxvi A. Feduccia, The Origin and Evolution of Birds, New Haven, CT: Yale University Press, 1996, p. 130.

xxvii A. Feduccia et H. B. Tordoff, Science 203, 1979, p. 1020.

xxviii Carl O. Dunbar, Historical Geology, John Wiley and Sons, New York, 1961, p. 310.

xxix Richard Dawkins, Climbing Mount Improbable, Penguin Books, Harmondsworth, Middlesex, Angleterre, 1996, p. 133.

xxx A. H. Brush, “On the Origin of Feathers”, Journal of Evolutionary Biol­ogy, 1996, vol. 9, pp. 131-142.

xxxi A. Feduccia, On Why Dinosaurs Lacked Feathers, The Beginning of Birds, Jura Museum, Eichstatt, Allemagne, 1985, p. 76.

xxxii Volume 132, du 8 mars 1985.

xxxiii C. P. Sloan, “Feathers for T. Rex?”, National Geographic 196, n° 5, no­vembre 1999, pp. 98-107.

xxxiv DVD de Kent Hovind, « Le jardin d’Éden ».

xxxv Martin L. Lubenow, Bones of Contention. A Creationist Assessment of Human Fossils, Baker Books, 1992, 2000. Voyez aussi : Duane T. Gish, Evolution: The Fossils STILL Say NO ! Institute for Creation Research, 1995.

xxxvi Kent Hovind, DVD « Le jardin d’Éden ». Creation Science Evangelism, www.drdino.com.

xxxvii Pierre-Paul Grassé, Toi, ce petit dieu ! Essai sur l’histoire naturelle de l’homme, Albin Michel, 1971, p. 105.

xxxviii Yves Delage, L’hérédité et le grand problème de la biologie générale, 1903. Cité par D. Raffard de Brienne, Pour en finir avec l’évolution, Rémi Perrin, 1998, p.5.

xxxix Émile Guyénot, Les sciences de la vie aux XVIIe et XVIIIe siècles ; l’idée d’évolution. BM. 90 10 a1. Cité par William R. Thompson, dans la préface de l’édition de 1956 de : Charles Darwin, L’Origine des espèces, Everyman’s Library Edition of the Origin of Species (n° 811), Londres, J. M. Dent & Sons, Ltd., 1956. Traduit par Claude Eon. Le Cep, n°52, 3e trimestre 2010, p. 13.

xl « Note sur la tradition scientifique française opposée aux hypothèses du transformisme », http://www.regard.eu.org/Sciences/TXT.complet.sciences/NSLT SFOAH.html.

xli Cité par Marcel-Paul Schützenberger, « Les failles du darwinisme », interview de Marcel-Paul Schützenberger dans La Recherche 1996 pp. 87-90.

xlii John C. Sanford, Genetic Entropy & the Mystery of the Genome. Elim Publishing, 2005, p. 17.

xliii « Les preuves incontournables de l’évolution ne sont que du vent », http://lifeorigin.over-blog.net/article-20531150.html.

xliv R. Grigg, A review of Darwin’s Brave New World, Episode 1: Spot the Spin, http://creation.com/darwin-brave-new-world-1 ; Episode 2 : Experiments that actually don’t prove evolution, http://creation.com/darwin-brave-new-world-2 ; Episode 3 : Natural selection and change, yes ; Evolution, no, http://creation.com/darwin-brave-new-world-3.

xlv Nancy R. Pearcey et Charles B. Thaxton, The Soul of Science. Christian Faith and Natural Philosophy, Crossway Books, Wheaton, 1994, p. 182, 183.

xlvi Pascal Picq, Darwin et l’évolution expliqués à nos petits-enfants, Seuil, 2009, p. 69.

xlvii Marcel-Paul Schützenberger, « Les failles du darwinisme », op. cit.

xlviii Ernst Chain, Responsibility and the Scientist in Modern Western Society, Concil of Christians and Jews, Londres, 1970, p. 1. Cité par L. P. Lester et R. G. Bohlin, The Natural Limits to Biological Change, Probe Ministries International, 1984, p. 86.

xlix Georges Salet, Hasard et certidude, Téqui, janvier 2003 (1972), 504 pages.

l Pierre-Paul Grassé, Traité de zoologie, Tome VIII, Masson, 1976. Cité par Douglas Kelly, « La doctrine de la Création, talon d’Achille des évangéliques”.

li Pascal Picq écrit : « L’idée du programme adaptationniste est que les populations sont en équilibre avec leur environnement. » (Darwin et l’évolution expliqués à nos petits-enfants, op.cit. p. 113.)

lii Ernst Mayr, Populations, espèces et évolution, Hermann, Paris, 1974, pp. 279-280.

liii John C. Sanford, Genetic Entropy & The Mystery of the Genome, op. cit.. Voir aussi deux DVD du même auteur : The Mystery of Our Declining Genes ; How Evolution Hurts Science (Creation Ministries International ; Creation Research Society).

liv Jeffrey Tomkins, “Tweaking the Genetic Code: Debunking Attempts to Engineer Evolution”, http://www.icr.org/article/5045/.

lv Jonathan Wells, The Myth of Junk DNA, Discovery Institute Press, Seattle, 2011, 174 pages.

lvi Jean-François Moreel, « Noé et le chromosome 2 », Le Cep, n°54, 1er trimestre 2011.

lvii William R. Thompson, Introduction à L’origine des espèces de Darwin, op. cit.

lviii Paul Gosselin, Fuite de l’Absolu. Observations cyniques sur l’Occident postmoderne, 2 volumes, Samizdat, 2006 et 2009.

lix Encyclopédie Française, Tome V, 1937, p. 5-82-3 et 5-82-8.